Da ich gerade durch reinen Zufall darüber gestolpert bin & die üblichen verdächtigen Nachrichten-Outlets nicht nur im Deutschen, sondern ebenso die englischsprachigen und sogar die frankophonen das nicht gemeldet haben - mit einer Ausnahme - deshalb hier der Hinweis, daß Jacques Reda vor einem Monat, am 30. September, im Alter von 95 Jahren gestorben ist.
Reda ist, wenn überhaupt, bei uns nur als Verfasser der "Ruines des Paris" von 1977 bekannt, einen Pedant zu Léon-Paul Fargues "Piéton de Paris", um zwei Generationen zeitversetzt. Seine Karriere als Schriftsteller hat er in den späten Fünfzigern als Jazzkritiker begonnen, aber seiner eigentliche Laufbahn als Außenseiter-Literat hat erst in den späten 1980ern begonnen, vor allem mit traditionell formstrenger Lyrik wie den fünf Bänden, wie etwa den fünf Bänden der "Physique amusante," bei Gallimard zwischen 2009 und 2018 erschienen. Reda war vor allem deswegen bemerkenswert, weil ihm als Altersliterat in den letzten 25 Jahren die Rolle des Nestors der französischen Literatur zugekommen ist: man konnte sich darauf verlassen, daß er jedes Jahr, pünktlich wie die Maurer 2 bis 4 neue Bände vorlegte. Im deutschen Sprachbereich hat diese Rolle zuletzt (nach dem Tod von Ernst Jünger 1998) Günther de Bruyn innegehabt.
Insgesamt umfaßt sein Oeuvre gute 90 Bände. Redas letztes Buch, "Le Trot du renard," ist Anfang September im Verlag Fata Morgana erschienen.
Zitat C'est la question du rythme que pose ce livre. Le rythme, fondamental et atemporel, qui dirige, des atomes aux grandes ? gures astrales, le mouvement de l'univers. Ainsi, bipèdes assurés et assoiffés de savoir, les hommes ont par la danse, profane ou religieuse, célébré leur appartenance réciproque à ce Tout jamais totalement immobile. Erudit et plein d'humour, le poète-mélomane livre ici de précieuses clefs historiques sur une pratique qui, à chaque époque, a su libérer les corps. Du contre-temps du fox-trot, emblématique du Jazz, au tournoiement de la Valse, sans oublier les acrobaties du Hip-hop et les cadences battantes du Rock, il démontre que la danse - comme le vers poétique - est un domaine où le sacré, l'élémentaire et le naturel sont restés perceptibles. Face à l'orgueil d'une espèce qui ne jure désormais que par le progrès scienti ? que et les hauts rendements, ces écrits soutiennent ardemment que là, sous chaque pas de danse, résonnent les suprêmes principes de l'existence.
Passant dans la rue un dimanche à six heures, soudain, Au bout d'un corridor fermé de vitres en losange, On voit un torrent de soleil qui roule entre des branches Et se pulvérise à travers les feuilles d'un jardin, Avec des éclats palpitants au milieu du pavage Et des gouttes d'or - en suspens aux rayons d'un vélo. C'est un grand vélo noir, de proportions parfaites, Qui touche à peine au mur. Il a la grâce d'une bête En éveil dans sa fixité calme : c'est un oiseau. La rue est vide. Le jardin continue en silence De déverser à flots ce feu vert et doré qui danse Pieds nus, à petits pas légers sur le froid du carreau. Parfois un chien aboie ainsi qu'aux abords d'un village. On pense à des murs écroulés, à des bois, des étangs. La bicyclette vibre alors, on dirait qu'elle entend. Et voudrait-on s'en emparer, puisque rien ne l'entrave, On devine qu'avant d'avoir effleuré le guidon Éblouissant, on la verrait s'enlever d'un seul bond À travers le vitrage à demi noyé qui chancelle, Et lancer dans le feu du soir les grappes d'étincelles Qui font à présent de ses roues deux astres en fusion
- "La bicyclette" (aus "Retour au Calme", 1989)
Déjà le plus sûr est tenu par la simple promesse Du coin de la rue en automne, et la nuit vient. La dernière boutique éteint ses lampes ; je me tiens Sous le mur assombri, dans la chaleur d'une détresse. Des femmes sans passé hésitent, disparaissent Avec ce geste indéfini dans leurs cheveux. Je ne sais plus ce que j'attends ici ; ce que je veux M'est remis : ce n'est rien qu'un murmure qui se disperse, Une lueur qui s'affaiblit au fond des yeux.
- "L'automne Rue Rousselet"
"Les hommes seront toujours fous; et ceux qui croient les guérir sont les plus fous de la bande." - Voltaire
Als Beispiel aus dem ersten Band der "Physique amusante":
"Chants des gravitons"
Nous, modestes gravitons, Sans répit nous gigotons Pour que ta planète évite D’oublier qu’elle gravite Autour de l’astre Soleil Et qu’il demeure en éveil, Guide et pivot de la ronde Qu’avec tout son petit monde (Terre, Jupiter, Vénus, Pluton, Neptune, Uranus, Saturne, Mars et Mercure) À travers la nue obscure Il mène, ainsi balançant L’effet de cinquante, cent, Mille, dix mille, innombrables Autres systèmes semblables. Cependant nous orchestrons, Mieux que dans les synchrotrons Occupés du minuscule, Ce bal géant qui circule En valsant par l’infini Dancing. Ni le proton ni Le gluon qui nous copie (Sinon, le quark en charpie Tomberait) ni l’électron Quelque jour n’égaleront Notre tâche en importance. On dit que notre existence Resterait à démontrer. Ce sont propos d’illettré. Tel autre, plus équivoque Ou perfide, nous provoque : « Qui vous meut, ô gravitons ? — Mais vous, et vos dubitons ? » Que ce railleur se rencogne Sans troubler notre besogne, Nous qui sommes le ciment Éthéré du firmament, le fil vibrant de la toile Qui réunit chaque étoile Aux autres, et les amas entre eux, navires sans mâts Qui vers l’inconnu font voile
"À propos" (La Physique amusante (Tome 2) - Lettre au Physicien, 2012)
"On jalouse parfois le savant qui s'étonne De la diversité du monde. Pour ma part, Tantôt j'admire aussi le quark et le pulsar, Tout ce qui les relie et qui les environne, Tantôt cette splendeur me semble monotone Voire obsédante à la façon d'un cauchemar.
Quel fol encombrement dans l'espace ! L'infime n'en trouve jamais trop lui-même pour maigrir, Farine de poussière impossible à pétrir, Poil à gratter la chose au fond le plus intime, Billon dilapidé très loin sous le centime Et, pour notre clin d'oeil entre naître et mourir,
Qu'est-ce que ce bazard astral qui, sans limite, Fait valser sur des éventaires sans tréteaux La même marchandise - ondes, gaz, rocs, métaux : Pourquoi cette débauche à tant de dynamite Vouée ? On voudrait demeurer comme un ermite À regarder deux brins d'herbe fondamentaux."
* * *
Ah qu’il fait froid dans les espaces de Calabi-Yau, Bien plus que dans les mers où l’on pêche le cabillaud. C’est pourquoi les dimensions s’y sont pelotonnées, Les onze ensemble (avec le Temps), chacune en son boyau.
In den Mannigfaltigkeiten der Calabi-Yau Ist's noch kühler als in den Fanggründen des Kabeljau So haben sich die Dimensionen dort eng eingerollt Alle elf (samt der Zeit) zur eigenen Nabelschau.
Zitat C’est pourquoi les dimensions s’y sont pelotonnées
Wobei der Kleine Pedant es nicht unterlassen kann, anzufügen, daß in der Stringtheorie sensu Edward Witten (die hier gemeint ist), die spezielle CY-Mannigfaltigkeit, die unser Raum-Zeit-Gefüge ausmacht, sich dadurch auszeichnet, daß von den 11 Dimensionen beim Urknall nur drei zur Ausfaltung gekommen sind, mitsamt der Zeit & der Rest zwar existiert, aber es jeweils nur auf Plancksche Länge bringt. Je nach Spielart der Stringtheorie kann sich die Zahl der Dimensionen dabei auf 20 oder 28 erhöhen.
"Les hommes seront toujours fous; et ceux qui croient les guérir sont les plus fous de la bande." - Voltaire
Ce gros boum qui nous sert à présent de balise Pour que notre univers ait un commencement, L'Espace ni le Temps — rien ne le localise Puisqu'il les a créés par le même firman.
Mais où donc s'est-il fait ensuite la valise Et comment se peut-il que cet événement Sans espace ni temps les matérialise S'il n'en contenait pas un minime ferment ?
Qu'est-ce que ce petit noyau d'énorme masse Qui sur soi se concentre encore et se fracasse Faute de supporter la charge de son poids,
Et, comme un fruit, éclate et répand la semence Des éléments pressés de tenir leurs emplois, Quand sa fin est le sens d'un drame qui commence ?
*
À ma façon un peu rustique, Voici comment je me l'explique : Les mondes vont d'explosion En explosion — c'est cyclique— Par phases d'une expansion Qui se ralentit puis capote : La matière tombe en compote, Se réduit progressivement En un seul grumeau. L'hypocondre N'a plus alors de sentiment Que pour elle-même et s'effondre Sur soi comme fait le Trou Noir Qui dévore par désespoir Tout ce qui se passe à sa portée. À force de se compresser Ainsi, la matière entêtée Atteint un seuil où, de nouveau, Elle éclate comme un cerveau Sous un subit coup de génie, Pour une autre cosmogonie Dans un secteur de l'univers Vide encore. Des quatre fers Ayant fracassé le silence, Irrésistible elle s'élance Comme un jeune mustang. Et bing, et bang.
(La physique amusante I)
"Les hommes seront toujours fous; et ceux qui croient les guérir sont les plus fous de la bande." - Voltaire
Nous avons déjà lu de ces contes bizarres Qui nous dépeignent en nabots Assujettis aux lois, aux coutumes barbares D’un monde où règnent des robots :
Sans amour mais sans haine ils prennent leur revanche Et les hommes, ces apprentis Sorciers dont le savoir soudain achoppe et flanche, Les subissent en repentis.
(aus: "Lettre sur l'univers et autres discours en vers français", 1991)
"Les hommes seront toujours fous; et ceux qui croient les guérir sont les plus fous de la bande." - Voltaire
Partout dans notre univers, En long, en large, en travers, Le Neutrino neige, neige. Nulle part il ne s'agrège, Toujours à déménager Pour neiger, neiger, neiger, Infiltrant par myriades Andromène, les Hyades, L'air, le feu, l'eau, le moellon. Des kilomètres de plomb Lui sont une promenade Et sa paisible tornade Tourbillonne jour et nuit. Sans poids, sans souffle, sans bruit, Sans fin il va, comme on flâne, Dans mes veines, sous mon crâne. Subreptice et volatil, D'où vient-il et que fait-il ? Il se borne à redescendre Comme s'il était la cendre Que le Bang inaugural Laissa dans le vide astral. Loin de cette incandescence On le croit tout innocence. Mais c'est une lourde erreur : Il peut semer la terreur. Car s'il avait une masse (C'est un point qui nous tracasse) Et qu'elle fût environ Le dixième du millième De celle de l'électron, Le doux neutrinos bohême, À force de saupoudrer L'univers (et ce poème) Le ferait s'effondrer.
(ebd.)
"Les hommes seront toujours fous; et ceux qui croient les guérir sont les plus fous de la bande." - Voltaire
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